Je reprends la plume ou plutôt le clavier pour raconter une histoire d'oie cendrée tuée à la volée.
Vous pouvez déjà l'admirer sur la photo, je la tiens par le cou, la belle et les deux chiennes sont très fières de poser.
Je louais une petite chasse d'une cinquantaine d'hectares, en majorité des côteaux abruptes et du marais bordant le canal de Nantes à Brest, une partie boisée riche en bécasses, sangliers et chevreuils. Des colverts et quelques sarcelles fréquentaient le marais.
Une partie pâtures et cultures, perdrix, lièvres, pigeons et faisans fréquentaient ce lieu calme et très raisonnable en prélèvement.
Un joli territoire que je gérais au mieux, n'y allant que très peu, chaque sortie était une réussite.
Ce jour là, j'invitais un ami de mon fils à la bécasse. Nous parcourons les tailles les unes après les autres, faisant plusieurs levées,
Nous réalisons trois prélèvements à l'arrêt des chiennes. En parcourant les côteaux, nous voyons notre petit marais couvert d'eau, arrivé au bout des chataigneraies, nous levons même quelques colverts, trop loins pour être tirés.
Mon côté sauvaginier ressort d'un coup et je décide de regarder de plus près, cette splendide étendue d'eau. Bien m'en a pris car je découvre des plumes de colverts en grosse quantité, ainsi que de la plume de sarcelles.
Nous décidons de rester faire la passée, ces indices confirmant la présence régulière de canards dans ce petit marais.
Nous nous installons sous les premières branches en bordure du marais,en attendant la baisse de lumière et le début de la volée.
Des corbeaux rentrants au dortoir font les frais de notre présence exceptionnelle à cet endroit. Dans le lointain, j'entends des oies chanter
et je mets sur le compte d'une ferme ces chants inabituels. Le soleil descend tranquillement, les derniers pigeons viennent se poser dans les chênes couverts de lierre, trouvants ainsi gite et couvert.
Les chants reprennent pas très loin, puis se rapprochent.
Je guette sur ma droite, les cris venant de cette direction et soudain, je vois une dizaine d'oies cendrées ,à une vingtaine de mètres de haut, passer au dessus du canal à environ une centaine de mètres de moi.
Je ne bouge pas et laisse passer les oiseaux un peu loin pour que je puisse tirer.
Nous avions eu le temps de charger en grosse grenaille, mais la distance était trop importante. Je ne quitte pas la bande des yeux et la vois virer sur mon collègue. Elles viennent à la pose, tendants les ailes, criants légèrement leur impatience à diner.
Luko se redresse et envoie ses trois coups .... sans tomber la moindre mémère.
Un silence plombe l'atmosphère. Superbe loupé pensais je regardant au loin s'éloigner le groupe.
Je regarde en l'air guettant l'arrivé imminente d'un canard et l'incroyable se produit, les oies reviennent sur droit moi.
Je prends mon temps et laisse approcher les cendrées, elles font un tour en cercle, puis reviennent à bonne hauteur vers moi, une se détache du groupe et me passe à vingt cinq mètres par le travers, je lève mon arme et tire, l'oie accuse le coup et s'écarte en battant des ailes cherchant à prendre de l'altitude, mon second coup la cueillera en pleine tête, passant sur le dos, les ailes en l'air, puis percutant l'eau dans une gerbe importante.
Ma chienne part tranquillement chercher ce gros oiseau. Elle nage sans fatigue et saisit le cou de la bestiole dans sa gueule, fait demi tour et dépose à mes pieds ce magnifique oiseau.
Luko se rattrape après coup, mettant au carnier, trois colverts et deux sarcelles.
Votre serviteur ne possédant pas de grand carnier et n'étant pas sous le passage, se contente de deux colverts.....( oh! l'excuse pourrie)
Quand je repense à cette journée, je me dis que la chance existe,
que Saint Hubert récompense ses disciples méritants et que........ les oies sont aussi victime de certains chefs un peu con......!
Moralité...
...Ne fait jamais de balade en bande, avec en tête un jars baraqué et une grande gueule, sinon tu finis dans le congel de Papydou !
Arrivé à la maison, un arrosage en règle et un bonnet en laine, ont transformé ma coiffure de vieux rocker, en une huppe de vanneau !!!
Voilà l'explication !!!